Home….. chez nous !

Habiter en France rural…..

Depuis le 28 Aout 2007 nous habitions au Domaine du Bac à Ray-sur-Saône. Ray se trouve dans le département Haute-Saône et en région Bourgogne-Franche-Comté. Cette région est peut-être la moins connue, mais elle est aussi la plus bourguignonne : il y a les meilleurs vins, les meilleurs fromages et la meilleure production biologique.

La Maison du Bac était construite en 1840 comme habitation du passeur, mais elle a été rénovée, agrandie et modernisée entièrement en 1997. Après les 60 mètres carrées que nous avions à Amsterdam (privé ET bureau !) la maison de Ray nous donnait 238 mètres carrées PLUS un jardin géant de 33 ares (au début)… 33 ares voulait dire : du mal aux muscles si on devait tondre, et 5 jours de travail pour enlever les feuilles mortes en automne. En 2013, l’achat de la maison voisine y emportait encore 200 mètres carrées d’habitation et 17 ares de jardin.

En 2022 nous nous sommes rendus compte que le domaine sera bientôt trop grand pour l’entretenir correctement nous-même. Alors on l’a mis à vendre et en octobre 2022 un contrat de vente a été signé avec des nouveaux propriétaires. Nous n’avons pas voulu acheter une maison tout de suite, alors nous avons LOUER un appartement dans la ville de…. Nîmes !

Le Domaine du Bac était situé sur une butte dans les zones inondables de la Saône, environ 150 à l’aval de la source de cette rivière. Elle y était encore étroite et peu profonde, mais en temps de pluie elle pouvait croitre rapidement. Pendant ces crues nous risquions d’être coupés quand notre chemin d’accès était inondé.

Si la Saône était « en crue » (ce qui veut dire que le niveau d’eau était élevé) l’eau venait presque jusqu’à notre porte d’entrée. Pour être sûr nous avions installé des batardeaux, des cloisons en bois avec des couches de caoutchouc, devant toutes les portes de la maison. Ça nous a tenu à sec même dans les circonstances exceptionnelles.

Il n’y avait pas seulement des désavantages pendant qu’on habitait dans les zones inondables : la construction y était interdite depuis quelques décades, ce qui voulait dire que nous ne risquions pas d’avoir des lotissements juste à côté. Il y avait aussi une distance importante entre nos maisons et les voisins :  le village se trouvait à plus de 600 mètres.

Si jamais nous aurions eu des doutes sur l’accueil des Raylois, il paraissait que nous devions pas avoir des soucis : ils étaient gentils, assez libéraux, habitués aux étrangers et (comme tous les campagnards) très curieux. Nous avons été bien reçus dès notre arrivée, et nous étions amis avec de plus en plus de locaux. Comme partout ailleurs il y avait des gens agréables et moins agréables à Ray et comme partout ailleurs on ignorait les derniers et on embrassait les premiers. L’espace qu’on avait disponible faisait qu’il n’y a aucune raison de s’embêter : l’espace physique donne d’espace psychologique aussi…..

Le jardin du Domaine du Bac bordait la rivière directement, au point kilométrique 324 ce qui voulait dire qu’il faut naviguer ce distance jusqu’à Lyon où la Saône débouche dans le Rhône (sans doute vous l’avez vu ; si on part en voiture vers le Midi, le bouchon à Lyon se forme devant le tunnel de Fourvière et tout de suite après le tunnel, l’autoroute croise la Saône, juste à quelques centaines de mètres avant son embouchure dans le Rhône). Malgré la largeur modeste de la Saône proche de chez nous, les péniches de petit taille (appelés « Freycinets ») pouvaient naviguer jusqu’à là-bas ; malheureusement la navigation était de moins en moins fréquente grâce à un manque d’entretien. Des amis d’antant nous rendaient parfois visite, comme le bateau « Mazzel » qui était amarré devant notre terrasse à cette photo. L’amarrage n’était pas facile, mais c’était à préférer parce ceci permettait de se rendre à bord « aux quatre pattes » après une cuite d’amis…..

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Afgemeerd

Le “Mazzel” a amarré aux soles de notre jardin 

Par la « butte » sur laquelle notre maison était située, les portes se trouvaient à presque 200 m dessus le niveau de la mer, juste en dessus le niveau maximal de la rivière. La gérance de la Saône avait été améliorée avec les barrages hydrauliques et un système informatique moderne. En plus, on draguait la rivière parfois afin de tenir le débit aux normes.

Ray sur Saône ressemblait le « Middle of Nowhere » : en hiver il n’y avait RIEN à faire. Nous nous amusions avec des promenades –  pas moins de CINQ rivières connues ont leurs sources dans cette région, alors nous visitions les sources de la Seine, la Marne, la Meuse, la Moselle ou la Saône. Nous visitions les métropoles Vesoul, Besançon ou Dijon. Ou encore mieux : nous nous faisions inviter à une des soirées : la bonne bouffe ou des spectacles ou de la musique. Le repérage des tous les restaurants locaux suffisait pour remplir des centaines de soirées hivernales (et un menu à partir de 13 Euros n’y était pas rare !).

Dès que le soleil faisait son retour en printemps, le pays silencieux et un peu triste autour de nous changeait en paradis de verdures, d’oiseaux et parfois de touristes qui passaient par la rivière. On mangeait dehors, on faisait des barbecues et on faisait la fête. L’été était TRÈS agréable là-bas, la vie de la Bourgogne. Ça ne vous étonnera pas que nous gagnions un peu de poids, lentement…

Mais en 2022, les quinze années en Bourgogne-Franche-Comté suffisaient. Nous avons pu vendre le Domaine du Bac et nous avons d’abord déménagé à la ville de Nîmes, où nous avions loué un appartement à cinq minutes – à pied – du centre-ville. Mais quand la ville – et surtout  les  voisins !  – devenait  trop  bruyant,  nous  avons  loué  une  maison  à Barjac.     

 

 

 

 

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